Biosécurité en élevage bovin
La biosécurité, qu’est-ce que c’est ?
La biosécurité est l’ensemble des mesures de protection sanitaire d’un élevage pour maîtriser les risques de transmission de contaminants à l’entrée, à la sortie, et au sein même de l’élevage.
Cela concerne par exemple les intervenants et le matériel, les risques inhérents à l’alimentation, ainsi que les contacts avec des cheptels voisins. La gestion du risque à l’intérieur de l’élevage repose d’abord sur des principes d’hygiène comme la séparation des classes d’âge dans l’élevage, la protection de l’alimentation, le nettoyage et désinfection régulière des installations.Les chartes qualité en intègrent un grand nombre.
La biosécurité : 2 principes majeurs
→ Limiter l’entrée dans l’élevage des contaminants
L’introduction des bovins représente un risque majeur pour le cheptel, ce qui suppose a minima de vérifier les statuts sanitaires du cheptel vendeur et de l’animal acheté. Le GDS vous conseille dans ces démarches et peut aussi vous conseiller sur d’éventuelles recherches complémentaires à réaliser. Une quarantaine efficace dans un local dédié et à l’écart est toujours une précaution nécessaire. De même, les contacts de voisinage en pâture ou par le matériel sont à identifier.
Concernant les aliments, l’éleveur de bovins en produit la plus grande partie sur son exploitation. Il faut faire attention aux contaminations des pâtures par stockage ou épandages d’effluents et respecter les délais de pâturage. Les céréales et concentrés sont protégés vis-à-vis des rongeurs et des oiseaux dans des silos fermés. Si l’eau provient d’un captage privé (puits, source, forage), le suivi annuel par analyse et la protection du captage permettent de s’assurer de la qualité sanitaire de l’eau distribuée. L’accès aux mares et ruisseaux est à proscrire.
Les intervenants ou visiteurs sont accueillis dans une zone équipée d’un pédiluve ou robinet. Pour les véhicules, le danger majeur vient du camion d’équarrissage. Il faut donc aménager un endroit sécurisé pour stocker les cadavres à l’écart de vos bâtiments d’élevage. Les autres types de véhicules (marchand de bestiaux, inséminateur…) ne devraient pas circuler dans l’élevage pour avoir accès aux animaux.
De leur côté, les rongeurs ou les oiseaux sauvages sont vecteurs potentiels de maladies. La lutte est nécessaire.
→ Au sein de l’élevage, limiter la transmission des contaminants
Il faut penser à l’organisation et aux aménagements des bâtiments. L’un des objectifs recherchés est d’éviter la contamination des aliments. Les circuits d’alimentation ne doivent pas croiser les circuits de transports d’effluents, ni les trajets des bovins.
Par ailleurs, il faut protéger et isoler les animaux à risques. Les jeunes sont ici une priorité. La nurserie doit être un endroit protégé, idéalement fermé, et posséder son propre matériel (pédiluve, tenue spéciale). De même, une pouponnière pour les veaux avant sevrage peut être prévue, tout comme un local « infirmerie » pour isoler les animaux malades. Un box de vêlage protège la vache pendant cette période sensible.
Tout cela ne vaut que si l’hygiène est assurée au quotidien. Des abreuvoirs ou bacs à eau facilement nettoyables sont à privilégier pour garantir une eau de bonne qualité.
Le nettoyage et la désinfection concernent aussi certains matériels comme le tracteur ou la mélangeuse, qui doivent être nettoyés et désinfectés régulièrement (pour enlever les restes d’aliment collés et moisis). Les bâtiments (aires paillées, salle de traite) doivent être aussi décontaminés régulièrement, de même que les box de vêlage, infirmerie et cases individuelles de nurserie après chaque utilisation.
Enfin, d’une façon générale, le principe de la marche en avant, bien connu dans l’agroalimentaire, peut être mis en pratique. Un exemple : commencer à soigner les animaux les plus jeunes (plus sensibles) avant les plus âgés.
Source : le kiosk n°8 / janvier 2015 / le magazine d’information de GDS Bretagne