Contexte épidémiologique

En septembre 2023, un nouveau sérotype de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO), le sérotype 3 a été détecté dans des exploitations bovines et ovines aux Pays-Bas (première analyse d’impact de l’épizootie de FCO 3 aux Pays Bas – 2024 07 30).

Depuis lors, ce virus s’est propagé vers l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, depuis le 7 août 2024 en France. Le Grand Est déclare ses premiers foyers le 14 août 2024.

Localisation des foyers français :

A noter que la mise à jour des foyers FCO et de la zone réglementée s’effectue tous les vendredis.

La MHE et la FCO 4 et 8 gagnent également du terrain sur notre territoire (cf.carte ci-dessous au 16/09/2024).

Consultez ici la carte des zonages à jour sur le site de GDS France : https://www.gdsfrance.org

Reconnaitre la maladie

La FCO est une maladie virale affectant les ruminants domestiques (bovins, ovins voire caprins). Elle est transmise par des moucherons piqueurs (Culicoïdes). Les signes cliniques des différents sérotypes de FCO sont similaires. La maladie est strictement animale, non transmissible à l’Homme et n’affecte pas les denrées alimentaires.

Le sérotype 8 a déjà fortement impacté les élevages en 2006, aujourd’hui le sérotype 3 est tout aussi virulent, il rend malade de très nombreux animaux. Une surmortalité et des baisses de production ont été observées dans les élevages néerlandais et français. La vaccination est la meilleure prévention, elle protège le cheptel.

Chez les ovins :

Les ovins sont les plus touchés et la mortalité est fréquente avec la FCO-3 sur les animaux porteurs de la maladie. L’incubation de la maladie dure entre 6 à 8 jours.

Signes cliniques sont les suivants (au moins 2 signes cliniques associés) :

  • Fièvre
  • Symptômes locomoteurs : démarche raide, atteinte plus
    fréquente des postérieurs et souvent des 4 membres, possibles
    lésions hémorragiques et ulcères
  • Symptômes respiratoires : tachypnée, dyspnée
  • Rhinite modérée, jetage nasal
  • Conjonctivite
  • Stomatite avec croûtes en région naso-buccale, ulcères dans
    la bouche et les naseaux,
  • Hyper salivation (animal qui bave)
  • Tête gonflée, œdème de l’auge

Sur la reproduction : baisse de la fertilité et de la prolificité des brebis, avortements. Pour les béliers, baisse de qualité de la semence jusqu’à la stérilité.

La libido réapparait avant la fertilité avec retour à la normale entre 2 et 5 mois. Dans ¼ des cas, stérilité définitive. Dans ce contexte, il est recommandé de vérifier, à la saison suivante, l’aptitude des mâles à la reproduction, par examen de l’appareil génital externe et vérification de la qualité de la semence (NB : la qualité de semence ne reflète pas le pouvoir fécondant).

Sur les agneaux : agnelage difficile, mortinatalité (pneumonies, symptômes digestifs  avec notamment diarrhée, arthrite, boiterie, syndromes nerveux, omphalo-phlébite).

Chez les bovins

La proportion d’animaux atteints est plus faible qu’en ovin. De la mortalité est constatée sur les bovins de plus de 24 mois avec la FCO-3. L’incubation de la maladie dure entre 6 à 8 jours.

Signes cliniques  (au moins 2 signes cliniques associés) :
  • Fièvre
  • Hyper salivation (animal qui bave)
  • Boiterie, œdème des pattes
  • Congestion et ulcères dans la bouche, aphtes
  • Abattement, amaigrissement
  • Conjonctivites
  • Irritation du mufle, ulcères des naseaux
  • Trayons enflés et rouges +/- œdème de la mamelle
  • Baisse de la production laitière de 3 à 5 %.

Sur la reproduction : Certaines souches de FCO sont capables de passage transplacentaire et de malformations importantes chez les bovins. Elle peut causer des avortements, des anomalies cérébrales sur les veaux nés à terme qui peuvent se manifester par une cécité ou un veau « idiot ». Les mâles peuvent excréter du virus dans le sperme. Le taureau peut devenir infertile.

Chez les caprins

Peu d’impact observé. Signes cliniques moins francs. Il semble qu’il puisse y avoir
de la fièvre, une baisse de production de lait, des petites hémorragies sous-cutanées et de l’érythème (rougeur).

Pour limiter l’impact clinique, il est fondamental de :

  • Surveiller les animaux matin et soir : état général, comportement, alimentation/hydratation, production, ….

  • Contacter son vétérinaire dès les premiers signes de maladie et soigner les signes cliniques dès leur apparition

  • Limiter et sécuriser les mouvements depuis une zone atteinte pour éviter l’accélération de la propagation de la maladie et désinsectiser les véhicules de transports.

  • La vaccination est fortement recommandée afin de limiter les impacts sanitaires d’une potentielle infection.

Que faire en cas de suspicion ?

Contactez votre vétérinaire dès les 1ers signes de maladie, pour établir un diagnostic et mettre en place les mesures sanitaires.

  • Définition d’un foyer : est déclaré comme foyer un établissement ayant un animal qui a présenté des signes cliniques associés à une PCR positive au regard de la FCO.

Dans le cadre d’une suspicion, les tests comme la visite vétérinaire sont entièrement couverts par l’État sur toute la France métropolitaine (à raison de 3 PCR FCO par élevage).

Dans son Communiqué de presse du 30/08/2024, le Ministère de l’Agriculture a « indiqué que des travaux seront conduits avec le FMSE autour des possibilités de poursuite des programmes d’indemnisation des éleveurs de bovins et d’ovins touchés par ces maladies »  FCO et MHE

Il est a noté a déclaration en tant que foyer FCO sera alors indispensable.

Mesures de protection

Vaccination FCO

La vaccination FCO est fortement recommandée afin de limiter les impacts d’une potentielle contamination. Suivants les vaccins, elle réduit ou empêche la virémie, l’apparition de symptômes et la mortalité.

Nous vous invitons à consulter cette fiche technique ci-dessous reprenant les intérêts de la vaccination FCO et les modalités pratiques.

Stratégie vaccinale FCO-3

Depuis le 12 aout 2024, deux vaccins FCO-3 sont mis gratuitement à disposition des éleveurs qui souhaitent vacciner leurs animaux. La vaccination est volontaire et les éleveurs peuvent vacciner eux-mêmes. Les vaccins doivent être commandés auprès de son vétérinaire sanitaire.

Les conditions d’éligibilités sont les suivantes :

  • Éleveurs de bovins et/ou d’ovins (déclarés)
  • L’élevage est situé dans la zone de vaccination définie (6 régions)
  • L’éleveur a désigné un vétérinaire sanitaire

Dans un soucis d’économie de doses en relation avec le flaconnage, la vaccination chez les petits détenteurs peut se faire par les vétérinaires.

Il est très fortement recommandé de vacciner dès que possible les animaux afin qu’une prochaine infection ait un impact sanitaire moins important. Il pourra y avoir des animaux malades voire des morts dans les élevages vaccinés mais en moindre mesure.

Gestion des vecteurs

→ Désinsectisation

Les antiparasitaires externes à base de pyréthrinoïdes ou d’organochlorés peuvent être utilisés hors AMM après prescription vétérinaire.

La désinsectisation réduit les risques de piqûres par les moucherons (sous conditions d’une application régulière et d’une concentration suffisante pour atteindre les parties fines du corps, là où les vecteurs piquent de façon préférentielle). Elle ne permet pas d’obtenir une protection individuelle totale.
La désinsectisation reste un outil complémentaire mais ne permet pas une protection collective et ne remplace pas la vaccination (Avis AFSSA, 2009). Elle n’est pas un instrument de lutte contre la maladie à part entière.

→ Gestion des zones humides, effluents, litières ou zone de stockage des matières  organiques à proximité des animaux  pour limiter les habitats favorables à la ponte et au développement des Culicoides.

→ Confinement, autant que possible, pour les animaux malades ou virémiques.

→ Rentrer le troupeau dans des bâtiments pendant la période d’activité vectorielle.  L’activité des culicoïdes est plus forte du coucher au lever du soleil.

Surveillance et conduite du troupeau

La surveillance accrue du troupeau matin et soir est essentielle pour détecter les premiers symptômes rapidement et soigner au plus vite les animaux atteints.

Le meilleur moyen de prévention reste une bonne conduite d’élevage pour préparer le troupeau à affronter l’infection, par exemple : une bonne alimentation avec éventuellement une complémentation en oligo-éléments, c’est-à-dire les conditions permettant d’optimiser l’immunité du troupeau.

Le déparasitage interne des animaux et la bonne santé du foie jouent également un rôle important pour les capacités immunitaires des animaux.

Instauration d’une zone régulée FCO-3 et conditions de mouvements des animaux

Depuis le 2 août dernier, les autorités françaises ont mis en place une Zone Régulée FCO-3 pour freiner la progression de la maladie. Elle impacte les mouvements d’animaux d’espèces sensibles à la FCO (bovins, ovins, caprins).

Cette IT a pour objet de préciser les modalités de mise en œuvre des mesures de gestion et de lutte ainsi que les modalités liées à la vaccination et les dispositions relatives aux mouvements d’animaux sur le territoire national et aux échanges au sein de l’UE.

Au sein de la zone régulée FCO 3 :

Au sein de la zone régulée, les mouvements sont libres.

Sortie de la zone régulée FCO 3 : 

→ Règle générale : désinsectisation attestée (transport et animaux) +  test PCR négatif

Les sorties vers l’abattoir hors zone régulée sont possibles sous conditions : transport direct, désinsectisé, abattage dans les 24h.

→ Dérogation aux mouvements sous conditions

Une dérogation temporaire est accordée pour l’expédition des veaux laitiers depuis la zone régulée vers les centres de rassemblement spécialisés situés en France hors de cette zone.Les conditions à respecter sont les suivantes :

  • Désinsectisation des moyens de transports
  • Désinsectisation des veaux avant départ
  • Transport direct, sans rupture de charge vers le centre de rassemblement, dans le respect des règles de bien-être animal.

Rapprochez vous de votre opérateur commercial.

Exportations d’animaux :

Pour les échanges intra-européens, les mouvements depuis la zone régulée pourront se poursuivre vers les États membres acceptant la désinsectisation et le test de dépistage PCR négatif.

Pour les autres États membres n’acceptant que des animaux vaccinés, les mouvements seront suspendus depuis la zone régulée.

Contactez votre DDPP locale pour vos demandes d’export.

Rassemblement d’animaux :

Les animaux de la zone indemne FCO 3 ne peuvent pas se rendre en concours en zone réglementée. Au sein de la zone réglementée, gestion au cas part cas selon ce que décident les organisateurs de chaque manifestation.

Se renseigner directement auprès des organisateurs.

informations complémentaires

Date de mise à jour : 02/09/2024