FCO Besnoitiose Simulies Schmallenberg
Simulies
La présence d’essaims de Simulies (moucherons) avait été signalée pour la première fois à la mise en pâture 2015, provoquant la mort de plusieurs gros bovins (cas à proximité de Nancy). Ce fut à nouveau le cas au printemps 2016 et été 2018. Rappelons que ces cas sont rarissimes dans notre région mais pourtant bien réels : ruisseau, zones humides ou sources, fortes chaleurs et absence de vent : les conditions idéales pour les insectes piqueurs…
Des moucherons communs dont l’union fait la force !
Les Simulies sont de très petites mouches noires et bossues de 2 à 6 mm de long qui volent en immenses essaims et piquent massivement les bovins mais aussi les chevaux. Les zones de piqûre se situent au niveau des zones à peau fine telles que la mamelle, le bas de l’abdomen, le scrotum, le fourreau, les cuisses, les oreilles, les paupières, le mufle. La piqûre est douloureuse et au site de piqûre se forment une papule mais surtout un saignement et une croûte. Des mammites peuvent ensuite être observées. Le problème essentiel est, qu’au moment de la piqûre, la salive injectée par le moucheron peut provoquer un véritable choc toxique pouvant causer la mort de l’animal en cas de très nombreuses piqures (plusieurs dizaines de milliers de piqures sont observés sur les animaux morts).
Contrairement à d’autres culicoïdes, dont une seule piqûre suffit pour transmettre une infection virale (la FCO par exemple), les désagréments causés par les simulies sont liés à leur capacité de former des essaims immenses attaquant le bétail. La simulie adulte vit à l’air libre dans des milieux favorables souvent proches d’eaux courantes : c’est là que s’y déroule le stade des larves, consommatrices de microorganismes aquatiques.
Cette capacité à filtrer les bactéries conforte leur persistance dans des milieux pollués, et davantage encore lorsque de nombreux supports adéquats, telles les renoncules aquatiques, les mettent à l’abri de leurs prédateurs inféodés au lit pierreux de la rivière (mollusques, libellules, éphémères, poissons, …). Ajoutons une chute du vent et une hausse brusque des températures : les conditions sont réunies pour une éclosion massive, à l’origine d’accidents. Seule la femelle pique, mais ce comportement lui est indispensable à la maturation des 200 à 500 oeufs qu’elle pondra, pour boucler son cycle de reproduction.
Désinsectiser les bovins avant la sortie aux parcs et les surveiller de près les 1ers jours
La seule protection possible est l’application d’insecticide sur les bovins, 48 heures avant le lâcher. Ceci vaut surtout pour les bovins qui iront pâturer dans des zones à risques (avec humidité, ruisseau, source,…) et si les températures extérieures commencent à monter, car c’est bien la conjonction de plusieurs phénomènes qui fait apparaître ces essaims : humidité, chaleur et absence de vent.
Une fois les bovins sortis, il est difficile d’éviter les piqures lors des journées chaudes ou ensoleillées… à moins, lorsque c’est possible, de rentrer les animaux. La surveillance accrue des animaux en pâture reste donc le meilleur moyen pour agir vite en cas de signes évocateurs d’attaques de Simulies. Si tel est le cas, rentrer le lot atteint afin de mettre les animaux à l’abri, les soigner et leur appliquer un insecticide est un gage de réussite de guérison des bovins malades. Un autre signe évocateur est que les animaux semblent dérangés en permanence : ils ne se couchent pas ou que très peu avant de se relever et de se déplacer.
Si les derniers cas recensés en France ou en Belgique datent de 2010, il semblerait bien que ces phénomènes puissent devenir plus réguliers en raison notamment des conditions climatiques changeantes que nous observons dans nos régions, avec des hivers doux et des printemps chauds et humides. Nous espérons toutefois que ces cas soient isolés même si vétérinaires et GDS restent en alerte : n’hésitez pas à nous contacter en cas de doute.
Les symptômes observés
→ Observation générale de l’animal
S’ils sont fortement touchés, ils font de l’œdème (face, vulve, mamelle, scrotum…), muqueuses rouges hémorragiques voire crouteuses si le sang a séché → symptôme visible rapidement par l’éleveur.
→ Observation des zones sensibles de l’animal atteint
Tous les endroits où la peau est fine (yeux, ventre, mamelle, scrotum, tête…)
Suite à la piqûre une goutte de sang avec une tache rouge apparait (qui ne blanchit pas sous la pression du doigt) ; les piqures se remarquent surtout au niveau des zones glabres (mamelle, scrotum…). Les poils peuvent être collés ensemble par des croûtes noires.
En phase terminale des pétéchies (petits points rouges) apparaissent au niveau des muqueuses : l’abondance des toxines dans le corps de l’animal conduit à sa perte.
A noter que les piqures chez l’homme sont douloureuses et entrainent de fortes démangeaisons voir des réactions allergiques. Il est conseillé de consulter un médecin en cas de piqures importantes pour recevoir un traitement
antiinflammatoire.
→ Traitement
En cas de présence d’essaim la priorité est de rentrer les animaux. Si de l’oedème est présent une injection d’antiinflammatoire et/ou antioedemateux est nécessaire (voir avec son vétérinaire).
→ Prévention
Insecticide (boucle auriculaire ou Pour-On) : attention ces produits atteignent des concentrations suffisantes au bout de 48 H. Il donc faut anticiper le lâché pour traiter les bovins 48H avant et surtout surveiller vos animaux !