FORMATION SANITAIRE GDS : Diminuer la mortalité des agneaux, c’est possible

Pour les éleveurs d’ovins, avoir le moins de pertes d’agneaux et le moins de maladies possibles est un facteur crucial pour le maintien du revenu et la durabilité des exploitations agricoles. Les mortalités sont pourtant chose commune en ferme. Une enquête nationale menée par le CIIRPO et UMT petits-ruminants* révèle un taux de mortalité moyen de 14% jusqu’à 60 jours de vie pour une taux de prolificité moyen de 152%.

Le Grand-Est ne déroge pas avec des taux de mortalité moyens similaires = 13% de mortalité système bergerie / 14% système herbe et bergerie / 12 % système herbe – chiffres 2021 du Réseau d’élevages Téovin Grand-Est. De grandes variabilités sont à remarquer entre élevages d’un même groupe.

La mortalité n’est pas une fatalité, des leviers de prévention pour réduire la pathologie existent.

La conduite des premières semaines de vie des agneaux est une période clé pour réussir la production d’agneaux. Pour aider les éleveurs sur ce sujet parfois sensible, le GDS organise une formation le 12 octobre 2023 à Gye (Toulois) avec Pascal MESSIN, vétérinaire rural expert de la production ovine et membre du GTV. La formation est un temps convivial, d’échange et d’apprentissage.

L’importance de la conduite en fin de gestation

L’état corporel des brebis en fin de gestation conditionne la survie et la bonne santé de l’agneau à naître. Au fur et mesure que le fœtus grandit, les besoins nutritionnels de la mère augmentent. La couverture de ces besoins est essentielle pour assurer un poids suffisant à la naissance, un colostrum de qualité et de bonnes capacités d’allaitement.

Le poids de l’agneau à la naissance est un facteur de survie. Dans cette même enquête, un agneau trop petit est la première cause de mortinatalité identifiée par les éleveurs : 17 % des agneaux morts avant 60 jours sont trop petits à la naissance.

Dans le mois précédents la mise-bas, il faut donc augmenter la proportion en énergie et azote de la ration des brebis. Le fourrage utilisé devra être riche mais pas trop encombrant pour compenser la diminution de la capacité d’ingestion de la brebis. La création de lot en fonction du nombre d’agneau porté est judicieux. Le suivi de la note d’état corporel est un bon indicateur de couverture des besoins : celle-ci doit être stable, les brebis ne doivent ni maigrir ni être trop grasses. Un déficit énergétique peut conduire à une toxémie de gestation, et un excès de cétoses (brebis grasses) ou des agneaux trop gros à l’agnelage (dystocies).

De même, les vitamines et minéraux étant fortement mobilisés les derniers mois de gestation doivent être disponibles en quantité suffisante (iode, sélénium, zinc, manganèse, cobalt, vitamines A D3 E). Cela a un impact sur le déroulement de la mise-bas (tonicité des muscles, prolapsus vaginaux, non-dilatations du col, etc.)

Une attention particulière doit également être portée sur les infestations parasitaires qui peuvent avoir un impact important sur la valorisation de la ration, l’immunité générale et la synthèse d’un colostrum riche en anticorps.

 Surveiller la prise de colostrum

La buvée du colostrum est un point clé de la survie des agneaux. Le colostrum transmet l’énergie et les nutriments vitaux, réchauffe l’agneau, lui apporte les défenses immunitaires dont il est dépourvu à la naissance. L’agneau doit ingérer le colostrum précocement, en quantité suffisante et de qualité. La première prise colostrale doit se faire dans les premières heures de vie, au moins 10% du poids de l’agneau. Soulever et observer ou palper la caillette pour s’assurer de son bon remplissage est un indicateur simple et fiable. Les défauts de tétée du colostrum sont à l’origine de 30 % de la mortalité des agneaux, soit directement par épuisement de l’agneau, soit indirectement car les maladies infectieuses sont alors favorisées.

Prévenir les maladies infectieuses : colibacillose, pasteurellose, arthrite…

20 % de la mortalité des agneaux avant 60 jours directement liée à une maladie infectieuse.

La meilleure des préventions des maladies infectieuses reste le trio suivant : protection colostrale, qualité de l’ambiance dans les bergeries et respect des règles d’hygiène.

La bonne ambiance de la bergerie est un facteur clé. Le respect de la surface d’aire paillée associé à un paillage régulier et abondant joue un rôle de premier plan : une litière humide favorise le développement de bactéries.

Attention aux plaies qui sont une voie d’entrée pour l’arthrite. La désinfection du cordon pour éviter les contaminations par le nombre est primordiale, ainsi que la désinfection du matériel de bouclage.

D’autre part, des vaccins sont commercialisés pour la plupart des pathologies.

Formation « Réussir les premières semaines de vie de l’agneau » avec le GDS le 12/10/2023

Tous ces différents thèmes évoqués précédemment et d’autres seront abordés en détail et avec la vision terrain du formateur et un échange entre éleveurs professionnels aguerris durant toute une journée de formation. Le contenu proposé par le docteur Pascal MESSIN est le suivant :

  • Préparation de la brebis pour l’agnelage
  • Préparation de la bergerie
  • Conditions de naissance et facteurs de survie
  • Transfert immunitaire via le colostrum, une étape clé
  • Prévenir les maladies infectieuses, non infectieuses et parasitaires chez les agneaux
  • Conduite et élevage des agneaux.

Aussi, parce que chaque exploitation fonctionne différemment, les participants seront invités à étudier leur carnet d’agnelage et bilan sanitaire de la précédente campagne d’agnelage avec le formateur lors d’un temps individuel spécifique, afin d’adapter à leur propre situation les mesures de prévention à adopter. L’occasion pour les participants de poser toutes les questions souhaitées au formateur.

Ne manquez pas cette journée technique ! Pour vous inscrire, contactez Camille VISCONTI au GDS : 03.83.93.44.76

C-Dargent-Penné GDS 54

Source : « Diminuer-la-mortalité-des-agneaux-cest-possible » / CIIRPO et UMT santé des troupeaux petits-ruminants