Recrudescence du virus de Schmallenberg
Plusieurs éleveurs de Meurthe-et-Moselle nous ont fait part de cas de Schmallenberg sur des nouveau-nés. On sait que le virus circule largement sur notre territoire depuis 2012, avec une circulation plus intense selon les années, en fonction des vecteurs, de la proportion d’animaux naïfs, … 2016, par exemple, était également une année de forte circulation ; cela fait partie d’un cycle quadriennal, classiquement décrit pour une maladie vectorielle. La tendance exprimée par les éleveurs lorrains d’une plus forte circulation en 2020-2021 se confirme également plus largement en France.
Actuellement, il n’y a plus d’aide financière qui couvrent les pertes d’animaux car la maladie n’est réglementée.
Cependant, vous pouvez être confrontés à des mises-bas très difficiles du fait de fœtus malformés, soyez-y attentifs.
Dispositif de surveillance et enregistrement des foyers
La surveillance de la maladie de Schmallenberg est volontaire et repose sur l’observation de signes cliniques sur les animaux.
Ce dispositif de surveillance à pour but suivre en direct l’évolution de la maladie sur le territoire et d’émettre des alertes en cas de nouvelle vague d’infection. Il est donc important que chacun fasse remonter l’information à son vétérinaire en cas de naissances de nouveau-nés présentant des malformations évocatrices de Schmallenberg (= voir ci-dessous).
La confirmation par analyse n’est pas obligatoire et est laissée à la décision de l’éleveur et de son vétérinaire. Les analyses sont à la charge de l’éleveur ; la visite du vétérinaire peut être réalisée dans le cadre de la surveillance des avortements/Brucellose (= visite gratuite).
Rappel sur le virus
Le virus Schmallenberg (SBV) est un Orthobunyavirus affectant les ruminants, identifié pour la première fois en Allemagne fin novembre 2011. Il a ensuite largement diffusé dans les autres pays d’Europe. En France, le premier cas a été détecté le 25 janvier 2012 dans des élevages ovins de Moselle et Meurthe-et-Moselle.
La forme majeure de la maladie est le « SBV congénital », produisant des effets sur les nouveau-nés infectés à certains stades de la gestation. Par analogie avec des virus génétiquement proches et provoquant des lésions similaires (virus Akabane), il a été estimé que ces manifestations cliniques résultaient d’une infection au cours du deuxième mois de gestation chez les petits-ruminants (soit trois à quatre mois avant le part), et entre 80 et 150 jours chez les bovins (soit quatre à sept mois avant le part). La transmission du SBV est essentiellement assurée par des culicoïdes, le rôle des moustiques ou d’autres arthropodes dans la transmission n’a cependant pas été écarté même s’il est probablement très faible.
Actuellement aucune mesure de prévention (vaccin en particulier) et de lutte n’est disponible en France
Signes cliniques évocateurs
- Déformation ou blocage de l’articulation d’un ou plusieurs membres (arthrogrypose)
- Malformation de la colonne vertébrale (scoliose, cyphose)
- Anomalie du port de la tête (torticolis)
- Raccourcissement de la mâchoire inférieure (brachygnathie)
- « Grosse tête » (hydrocéphalie)