Glycérie Aquatique : un végétal toxique
Suite aux décès subits de trois bovins pâturant à proximité d’un cours d’eau dans le canton de Verny, probablement provoqués par l’ingestion d’une plante toxique, la Glycérie Aquatique, et compte-tenu du contexte météorologique actuel, le GDS de Moselle fait aujourd’hui le point sur cette plante et les risques qu’elle présente, afin d’écarter tout risque d’intoxication pour les cheptels mosellans.
La glycérie aquatique est une espèce robuste, spontanée et vivace, ressemblant à un roseau, et dont la tige dressée atteint 80 à 250 cm de hauteur. Il s’agit d’une espèce naturellement présente dans tout le nord de la France, se trouvant le plus souvent en faible altitude. La glycérie pousse généralement en plaine, dans des zones humides peu profondes (15cm maximum), des zones marécageuses et aux bords des eaux lentes et stagnantes. Elle prend pour biotope les prairies et marais gorgés d’eau, ainsi que les berges des rivières, des ruisseaux et des fossés dans les sols de plaine, neutres ou calcaires, enrichis et devient rare loin de ces habitats. Elle est susceptible de se développer sur toute la surface de l’eau, formant un tapis flottant quand les feuilles se courbent. Elle est également fréquemment rencontrée dans les bassins d’ornement.
Les feuilles panachées de vert et de blanc crème, longues et larges, possèdent une extrémité acuminée et une gaine cylindrique. Les fleurs verdâtres et panachées de violet sont disposées en grands panicules rameux et bien fournis et apparaissent généralement en période estivale (juillet août – septembre). Les épillets, aplatis et mesurant 4 à 8 mm de longueur, sont nombreux et comportent cinq à huit fleurs chacun.
Une plante utile mais toxique !
Intéressante pour renforcer la stabilité des berges, cette plante possède un rôle intéressant d’épurateur d’eau, très souvent utilisée dans les lagunages. Toutefois, la Glycérie Aquatique est une plante dont toutes les parties sont toxiques. Elle contient un hétérosite cyanogénétique, la durrhine, qui en se dégradant se transforme en cyanure d’hydrogène, provoquant une intoxication lors de son
absorption dans la circulation sanguine. La toxicologie est variable suivant l’âge de la plante, les terrains et les conditions météorologiques.
Bien que les cas relevés ne concernent aujourd’hui que des bovins, les ovins sont également sensibles à cette intoxication. Cette dernière a généralement lieu lorsque les animaux sont en pâtures pendant les périodes de sécheresse, lorsque seules les zones humides sont encore vertes.
Un effet foudroyant !
En fonction de la quantité ingérée, la mort de l’animal peut survenir en quelques heures : elle peut même être très brutale en cas d’intoxication suraigüe. L’animal va présenter des difficultés respiratoires, des muqueuses rouge brillant, des tremblements musculaires, des convulsions et de la stupeur, avant de tomber à l’horizontal et de mourir.
A l’heure actuelle, le traitement est illusoire compte tenu de la rapidité d’évolution de l’intoxication. Il reste néanmoins possible de réaliser un traitement symptomatique si la dose ingérée n’est pas mortelle.
Afin d’écarter tout risque d’intoxication, la meilleure solution reste à ce jour d’écarter les animaux des zones humides à risques et de les éloigner des cours d’eau.