Profitez de la période estivale pour repenser votre système d’abreuvement
Les visites d’abreuvement réalisées dans le cadre de l’action « Suivi qualité de l’eau » du GDS permettent de constater que la quantité d’eau à disposition fait encore défaut dans les exploitations du département. Les animaux étant aux parcs actuellement, c’est la période idéale pour réaliser des travaux de réaménagement des stabulations. Ci-dessous quelques préconisations pour repenser son système d’abreuvement.
Calculer l’eau à disposition dans la stabulation
La quantité de lait produit ou l’ingestion de matière sèche sont directement corrélés à la quantité d’eau bue par jour. De ce fait, l’eau est un paramètre de production indispensable qu’il faut prendre en compte. Les animaux les plus exigeants étant les plus productifs (laitières, engraissement, …).
La tendance observée dans les stabulations laitières visitées est le manque d’eau à disposition pour le nombre d’animaux présents. C’est le cas notamment pour les élevages qui ont vu leur taille de troupeau laitier augmenter, mais pas les installations d’abreuvement.
Pour les vaches laitières, il faut compter 1 bol individuel pour 10 vaches (type poussoir) ou 1 bac à niveau constant pour 25 vaches. Dans la stabulation, il faut donc recenser les abreuvoirs et additionner leur capacité (par ex. : 1 bac niveau constant + 4 abreuvoirs individuels correspond aux besoins en eau de 65 VL). S’il manque de points d’eau par rapport au nombre de vaches présentes, il faudra en ajouter (le choix du système et de sa localisation dans le bâtiment varient selon la situation de départ). Un repère simple : si les vaches se précipitent pour boire au bac dehors au moment de la sortie au parc, c’est qu’il n’y a pas assez d’eau dans le bâtiment et le manque doit être encore plus marqué en période hivernale. Il est donc important de ne compter que les bacs accessibles toute l’année pour faire le calcul.
Sinon, dans les box collectifs (allaitantes, génisses, engraissement, …), il faut compter un bol individuel pour une quinzaine de bovins, quel que soit leur âge.
Préconisations dans les stabulations laitières
Il faut au minimum compter 2 points d’eau dans la stabulation, qu’importe le nombre de vaches, pour minimiser l’accaparement de l’abreuvoir par une vache dominante empêchant les autres de venir boire. Les points d’eau doivent être répartis dans toute la stabulation : une vache laitière ne doit pas parcourir plus de 30 mètres en bâtiment pour aller boire. Les abreuvoirs doivent être placés dans des endroits dégagés permettant une circulation aisée. Il doit y avoir suffisamment de place pour qu’une vache qui boit perpendiculairement à l’abreuvoir ne bloque pas le passage derrière elle (compter au moins 4 mètres de dégagement autour d’un point d’eau). Si besoin, certains types d’abreuvoirs permettent d’orienter la vache qui boit sur le côté pour qu’elle ne bloque pas un couloir (voir image 1).
Image 1 : abreuvoir qui oriente la vache dans le cas d’un couloir trop étroit
De plus, une vache laitière consomme environ un tiers de son besoin journalier après la traite. Un point d’eau doit donc être disponible en sortie de salle de traite et doit permettre à toutes les vaches d’un même lot de boire simultanément. Le type d’abreuvoir à niveau constant est bien apprécié et idéal pour cet emplacement, car il permet une ingestion rapide et permet à plusieurs vaches de boire en même temps. Ils sont également faciles à nettoyer. Pour ce bac en sortie de salle de traite, il faut compter 50 cm par vache par lot de salle de traite, soit 2.50m de long pour une salle de traite 2×5 par exemple. L’eau issue d’un pré-refroidisseur est appréciée car elle est tempérée.
Concernant le débit des abreuvoirs, une vache laitière peut boire 15 à 20 litres à la minute : le débit doit donc être suffisamment important.
Enfin, la hauteur du bord supérieur d’un abreuvoir doit être comprise entre 75 et 85 cm pour les laitières et pas plus haut car cela entrave la vache et limite son absorption d’eau (voir image 2).
Image 2 : Abreuvoir trop haut : la gorge de la vache touche le rebord alors qu’elle n’a pas encore posé sa bouche dans l’eau
Préconisations dans les box collectifs
Dans les box collectifs équipés d’un abreuvoir par travée ou toutes les deux travées, c’est souvent le débit qui est trop faible, jusqu’à n’avoir qu’un petit filet d’eau qui s’écoule péniblement ! Le débit doit être au minimum de 12 litres/minute ; ceci évite à l’animal d’attendre. Une vérification régulière doit être effectuée afin de s’assurer que les gicleurs ne sont pas bouchés, que les palettes actionnent correctement le mécanisme, ou opter pour un type d’abreuvoir avec réserve d’eau, si la pression du système ne comble pas ces besoins. Attention cependant aux abreuvoirs à réserve avec boule qui se souillent très rapidement et dont l’eau devient vite inappétente du fait de la mauvaise odeur (avec un système de nettoyage très peu fonctionnel)
La hauteur des abreuvoirs doit être autour de70 cm pour les adultes et 50/55 cm pour les veaux.
Une attention particulière doit être portée à l’abreuvoir du box de vêlage et notamment son débit, car une vache qui vient de vêler a besoin d’une grosse quantité d’eau.
Pour les veaux en niche, il faut veiller à mettre à disposition des seaux avec de l’eau en quantité suffisante, été comme hiver, dès les premiers jours de vie. Un veau peut boire 4 à 12 litres par jour en plus du lait. Il est conseillé d’espacer de quelques heures la distribution d’eau de la buvée du lait pour que la digestion du lait se fasse correctement.
Entretien de l’installation
Pour les exploitations disposant d’un captage privé (forage, puits, source), la période estivale est également la bonne période pour réaliser des travaux d’entretien : curage de la réserve ou du puits, nettoyage du système de mise en pression, désinfection des canalisations pour éliminer le biofilm, … Une fiche d’entretien est disponible sur demande au GDS.
Pour finir, notez que la qualité bactériologique et physico-chimique de l’eau distribuée doit être assurée. Cela implique donc que les utilisateurs captages privés doivent réaliser des prélèvements et analyses régulièrement afin de surveiller ces paramètres. Le GDS propose ce service.
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13 juin 2019 – CD.GDS54